Louis Lachenal, né le 17 juillet 1921 à Annecy et mort le 25 novembre 1955 dans la vallée Blanche à Chamonix, est un alpiniste français, premier vainqueur avec Maurice Herzog, en 1950, de l'un des sommets de plus de huit mille mètres : l'Annapurna (8 091 m).
Louis Lachenal effectue ses premières escalades sur le rocher du Biclope en 1934. Enfant de chœur assidu, il préfère l'univers de la rue aux bancs d'école. Son goût du risque et la quête du danger seront chez lui une sorte d'idéal de vie. Ainsi, à 13 ans, la vocation l'appelle dans les massifs qui entourent Annecy : la Tournette, le Parmelan, l'Arcalod. En 1941, il devient membre de l'organisation Jeunesse et Montagne. En 1942, il est porteur breveté du Club Alpin Français. En juin-juillet, il participe à un stage d'alpinisme dont il sort premier chef de cordée et rencontre Lionel Terray. Plus tard, il fera connaissance avec Gaston Rébuffat, par hasard, dans un train à l'arrêt. Le 1er octobre, il est engagé comme instructeur alpin et moniteur de ski au centre des Contamines-Montjoie. Le 12 novembre 1942, il épouse Adèle Rivier (1920-1983). Deux enfants naissent de cette union, Jean-Claude (1944) et Christian (1946).
En 1945, il effectue ses premières courses avec Lionel Terray : la face Nord des Droites et la face Est du Moine. Suivront — entre autres, et toujours en compagnie de Lionel Terray — la quatrième ascension de l'éperon Walker en 1946, la seconde ascension de la paroi Eigerwand en 19472. En 1948, il devient membre de la Compagnie des Guides de Chamonix. En 1949, il enchaîne les ascensions. En particulier, il entreprend de gravir en une seule journée trois itinéraires jugés difficiles (arête Est du Crocodile, face Est du Caïman, voie Ryan au Plan).
Le 3 juin 1950 fait partie avec Maurice Herzog de la cordée qui arrive au sommet de l'Annapurna, première au monde sur un sommet de plus de huit mille mètres. Les deux hommes n'avaient pas de masque à oxygène. Cette victoire sur l'Annapurna est aussi celle d'une équipe : Gaston Rébuffat, Lionel Terray, Jean Couzy, Marcel Schatz, le Dr Jacques Oudot, et le cinéaste Marcel Ichac (le seul ayant déjà une expérience himalayenne). Lors de cette expédition, Lachenal a les pieds gelés et doit être amputé. La descente ressemble à un long chemin de croix qui dure plus d'un mois, du 4 juin au 7 juillet.
Après son retour à l'aéroport d'Orly, un séjour à la clinique Vaugirard et la remise de la Légion d'Honneur, Louis Lachenal retourne à Chamonix. Il donne ensuite une série de conférences (Connaissance du Monde), dès 1951. Il se met au pilotage d'automobiles avant de reprendre les entraînements et les ascensions. Il prend la direction de l'équipe de France de ski en descente et slalom, et escalade le mont Rose en août 1955.
Le 25 novembre 1955 au soir, il entraîne Jean-Pierre Payot dans une descente à ski de la Vallée Blanche, au-dessus de Chamonix. Skiant en tête à grande vitesse, il disparaît soudain dans une crevasse dissimulée par un pont de neige, que Payot évite de justesse. À grand peine, celui-ci réussit à prévenir les guides de Chamonix, et ils récupèrent dans la nuit le corps de Lachenal, tombé à vingt-huit mètres de profondeur. Ramenée à Chamonix, sa dépouille est veillée par ses compagnons de l'Annapurna, Maurice Herzog et Gaston Rébuffat.