Cheikh El Hasnaoui (الشيخ الحسناوي), né le 23 juillet 1910 à Taâzibt, un village de Kabylie en Algérie, est un chanteur, musicien et auteur-compositeur-interprète. Orphelin de mère à deux ans, Mohamed Khelouat est élevé par sa famille. L'enfant grandit dans la culture des Zaouias où il fréquente le Timaâmrin, où il apprend le Coran et la langue arabe, dont il utilisera plus tard la graphie pour la transcription de ses chansons. Il quitte son village natal vers 1930 pour la capitale Alger. Il habite alors rue Mogador à la Casbah d'Alger et fait même partie de l'orchestre de Hadj M'hamed El Anka.
En 1937, à l'orée de la Seconde Guerre mondiale, El Hasnaoui quitte l'Algérie pour Paris, dans le 15e arrondissement. L'orphelinat, la faim, la misère qu'avait connu Cheikh El Hasnaoui durant son enfance, l'ont marqué à vie. Rêver de choses impossibles, mais belles, pour fuir une réalité des plus atroces et des plus insupportables... Il prend donc le large et, à l'instar de pas mal de ses collègues, entame sa carrière artistique dans les cafés maghrébins parisiens, transformés chaque samedi soir et dimanche matin en salles de spectacles Chaâbi. Il se liera d'amitié avec certaines grandes figures de la scène artistique et de la chanson algérienne installées en France (Mohamed Iguerbouchène, Kaddour Cherchalli, Dahmane El Harrachi, etc.). En 1946, El Hasnaoui enregistre chez Odéon Yemma, Yemma (mère, donne-moi ta bénédiction), Ijah Errayis (la vie dissolue) et Ayatwakal Aberkane (vibrant hommage à la terre natale).
La second thématique de l'oeuvre d'El Hasnaoui, contrairement à celle de la légende de l'amoureux éconduit, est inspirée de son expérience de l'exil. Il a chanté ses propres tourments d'homme exilé et privé de sa terre natale qui ne l'a pourtant jamais quitté dans son coeur et son esprit. Tout ce qu'a chanté El Hasnaoui sur Tamurt (le terre natale), cette affliction et ces déboires d'exilé, on les retrouve dans des chansons mythiques comme La Maison Blanche, Ad Ruhegh, Aqlagh Nesbek, Ya Noudjoum Elil... La spécificité d'El Hasnaoui réside aussi dans le fait qu'il a chanté dans les deux langues, amazigh et arabe. Ses chansons sont d'une durée très courte, détail inédit dans la chanson algérienne et kabyle plus particulièrement. El Hasnaoui a été aussi le premier à avoir abordé des thèmes jugés tabous dans ses chansons dans le registre sentimental.
De 1939 jusqu'au début des années 1950, avant le déclenchement de la Guerre d'Algérie, il produit l'essentiel de son répertoire composé de 29 chansons kabyles et de 17 en arabe algérien. En 1968, il enregistre ses dernières chansons : Cheïkh Amokrane, Haïla hop, Mrebḥa, Ya Noudjoum Ellil et Rod Balek.
En 1968, il quitte définitivement la scène musicale. Il vit d'abord à Nice, d'une petite retraite, avant de s'installer pour les les douze dernières années de sa vie à Saint-Pierre (La Réunion), où il meurt le 6 juillet 2002. Il est inhumé au cimetière paysager aux côtés de son épouse (Denise Khelouat, née Denis).
Redécouvert dans les années 70 par les intellectuels kabyles, il est depuis diffusé régulièrement sur les ondes de Alger Chaîne 2; De Lounès Matoub à Lounis Ait Menguellet ou plus tard Kamel Messaoudi, El Meskoud, Hamidou, DuOudet et bien d'autres s'inspirent ou évoquent l'œuvre musicale de Cheikh El Hasnaoui, en remettant à l'honneur quelques-uns de ses succès.
Connu Pour:Acting
Anniversaire:1910-07-23
Lieu de Naissance:Taâzibt, Algeria
Aussi Connu Comme:الشيخ الحسناوي, Mohamed Khelouat, ⵛⵛⵉⵅ ⵍⵃⴰⵙⵏⴰⵡⵉ, Muhend Xelwat